"Paul Valéry disait que deux grands dangers menacent l'homme, le désordre et l'ordre. Si on vit dans le désordre, on ne peut donner forme au monde qu'on perçoit. On perd sa cohérence, on est confus, on part dans tous les sens, on ne peut plus éprouver. Il faut donc un ordre, mais pas seulement, car l'ordre se pétrifie, se transforme en doctrine et finit par être désadapté du monde vivant... jusqu'au moment où une pichenette le fait disparaître ! Ordre et désordre, nous sommes en fait devant deux formes opposées qui doivent se marier pour fonctionner ensemble. Et ce qui caractérise à la fois la merveille et la tragédie humaines, c'est que l'homme appartient peut-être à la seule espèce capable de transgresser les lois naturelles. Ainsi, du fait que nôtre cerveau nous rend capables de totalement décontextualiser une information, de vivre donc dans un monde uniquement de représentation, nous nous coupons de ces mécanismes régulateurs de l'ordre et du désordre. (...)"
dans Dialogue sur la nature humaine, éditions de l'Aube, 2000 (à contextualiser)
Où la question de l' ordre et du désordre rejoint celle du poids de la "Forme" (selon Gombrowicz) qui naît de l' "interhumain" mais qui en se "pétrifiant" peut se couper du vivant....