Quand je suis né, en juillet 18, ma mère avait la grippe espagnole. J'étais en piteux état et il fallut me faire baptiser d'urgence, à l'hôpital. Un jour, notre vieux médecin de famille est arrivé à la maison, il m'a regardé et il a dit : En voilà un qui est en train de mourir de sous-alimentation. (...)
Pour tout arranger, j'ai attrapé un tas de maladies, impossible de savoir ce que c'était, et puis, je n'arrivais vraiment pas à décider si je voulais vivre ou non. Je peux, aujourd'hui encore, me rappeler au plus profond de moi dans quel état j'étais (...) la douce lumière de la veilleuse, la porte qui s'entrouvrait sur une pièce voisine (...) Je peux me rappeler tout cela, mais je ne me souviens pas de la peur. Elle est venue plus tard.
Ingmar Bergman, Laterna magica, Folio-Gallimard, traduit du suédois par C.G. Bjurtström et Lucie Albertini.
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Blog de Philippe Prunet (Overblog) : 10 avril 2020. Complété le 23 janvier 2022.