Peine capitale et spectacles de la mort...

Reprise d'un article du 4 décembre 2020 et complété ici.

Débat sur la peine de mort. Le 9 septembre 1977, Monique Mabelly, alors doyenne des juges d'instruction de Marseille, assiste à l'exécution capitale d'Hamida Djandoubi. Il n'y a pas eu de grâce présidentielle. Elle en rend compte dans une lettre...  Puisque je trouve ce jour (4 décembre 2020) son témoignage sur Internet... et qu'il fait aussi partie d'une époque à reconstituer sous tous ses aspects... je l'ai repartagé (non pas ici, mais on le retrouve notamment sur le site du journal Le Monde)... Témoignage glaçant d'un temps qui n'était pas celui uniquement de Casimir, de Mickey mangeant du poulet, de la multiplication des téléphones et des télévisions couleurs à domicile... Témoignage sur la peine capitale alors que les exécutions n'étaient plus ouvertes au public mais se faisaient devant un nombre restreint de témoins... même si le cinéma continuait et continue toujours à rendre compte des exécutions comme un spectacle... et même si les moyens de communication qui se sont développés depuis permettent souvent de rendre compte de la mort en direct quels que soient les contextes...

Une guillotine solitaire... (Source image intermédiaire : France Inter)

"Déterritorialisation"... décontextualisation... les scènes de pendaison dans les westerns, parmi d'autres exemples, peuvent continuer à interroger  sur le sens des peines capitales et de leur publicité... Ici, une image extraite de The ballad of Buster Scruggs (2018) de Joël et Ethan Coen : le personnage interprété par James Franco et qui tombe amoureux d'une jeune femme dont il croise le regard dans le public juste avant de passer à la trappe. Autre représentation, on pensera aussi à True Grit que ce soit dans la version des frères Coen (2010) ou bien dans celle d'Henry Hathaway (1969). Pour le point de vue du "pendu", on peut penser aussi à Six pieds en l'air  de Jacques Higelin. Et comme dirait l'Autre : "Tout le monde viendra me voir pendu... sauf les aveugles... bien entendu !"

Blog de Philippe Prunet (Overblog) : 9 octobre 2021.